CARNETS LIBRES (18+)

Adorables petits canards. Il y en a des dizaines au parc Jarry ces jours-ci. Comme la ville néglige de d'installer assez de poubelles pour le service des gens qui le fréquente, celles qui sont là débordent, et débordent encore, et le vent fait le reste. Pas de bacs à récup non plus. C'est la ville qui est cochonne!

J'avais un plan...

Casserole 1er

Un vieux et trois vieilles.

C'est plutôt assez chien. 

Désir de violence politique sauvage ?

Je l'ai vu hier. Il a ouvert le cendrier sur le mur extérieur du restaurant et a sélectionné les mégots. J'avoue que comme ancien fumeur je suis tombé quelque fois jusque là. Mais le cendrier était le mien. Conseil aux fumeurs devant les bars et restos: laisser dans les cendriers quelques cigarettes entières pour les démunis.

À l'entrée du métro Beaubien il y a deux camelots dans la soixantaine. La femme est animée, elle fait toute la conversation, le monsieur est muet. Ils sont vêtus de vert fluo. Un numéro de clown. J'ai vu cette femme devant moi, encore jeune, mais plus jeune. Je ne dessine pas dans les wagons; motion sickness. Je note mentalement et je dessine sur le quai quand je sors.

L'étudiante musulmane et studieuse chez Tim Horton's. Dans la rue il y a des jeunes hyper-émancipés qui crient des slogans.

J'attends dans un corridor. Deux ouvriers parlent derrière une colonne, quelque chose à résoudre. Il est midi, des femmes sont tronquées par les cadres de portes. C'est étrange, c'est moi qui suis invisible dans le corridor.

Certaines savent ce qu'elles veulent. L'essentiel c'est d'être aimé comme le chante  Ginette Reno. C'est l'air que j'ai en tête après avoir croisée cette jeune femme .

Van Horne et Hutchison je suis dans mon auto arrêtée dans la circulation. J'entends crier. Un automobiliste engueule  solide un juif orthodoxe qui   traverse  le passage piétonnier. Puis l'automobiliste passe à ma hauteur, contact visuel, il me sourit. Je lui crie: reste donc tranquille imbécile!  Je suis content de l'effet de surprise. J'entend ses cris décliner, je roule, mon fils à mes côtés me regarde.   Avec Hélène je suis témoin des menaces de ce jeune homme envers un vieux monsieur qui a effleuré sa Ferrari. Il est d'une violence verbale qui nous glace. Restons, il faut qu'il sache qu'on est témoin. Le vieux monsieur, lui, se résigne à faire le mort.

Tout est vrai. Un peu court , mais en sa mémoire tout de même.

Tout à l'heure en allant reconduire Antoine au métro. On passe devant le Pharmaprix au coin de la rue. Le gars s'est couché mais ça lui a pris du temps. La mort passait dans la rue.

Atelier de portrait. Au tour d'Alain de poser, je me dis ok, là je ne vais pas le manquer. Mais il a toujours quelque chose qui cloche dans mon dessin,je crois que ce type est insaisissable.

Mais n'y a- t-il que moi qui soit pas pas dupe ? Que toute cette crise cache quelque chose de beaucoup plus grave!