Canadien National et frissons. L'été on aimait se cacher entre les poutrelles d'acier de la voie ferrée qui enjambait le ruisseau. On cuisait là en attendant, dans les émanations du créozote et du diesel.
Puis on entendait le train. On hurlait à mort, le vacarme était dément, tout tremblait, kataklang, kataklang, kataklang, kataklang! Puis c'était fini, le rythme s'évanouissait. On entendait de nouveau couler le ruisseau et le son des insectes. Je rentrais à l'heure du souper, ma mère, encore en robe de chambre, trouvait que j'avais pris du soleil, ça lui faisait plaisir.
Mon ami s’est sauvé de l’hôpital. Il est de retour chez nous, 6 e jour où je garde la maison, mes frères et lui. Lise, une amie de ma mère, lui avait arrangé un rendez-vous en psychiatrie. Mon ami avait confiance en elle. Lise m’appelle pour me dire qu’il a fracassé une vitre grillagée à l’hôpital et que maintenant il peut être dangereux. Défilé d’intervenants à la maison, puis il est emmené de force. Il menace. À 11:50 tout va être détruit! Je le suis déjà.
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