Canadien National et frissons. L'été on aimait se cacher entre les poutrelles d'acier de la voie ferrée qui enjambait le ruisseau. On cuisait là en attendant, dans les émanations du créozote et du diesel.
Puis on entendait le train. On hurlait à mort, le vacarme était dément, tout tremblait, kataklang, kataklang, kataklang, kataklang! Puis c'était fini, le rythme s'évanouissait. On entendait de nouveau couler le ruisseau et le son des insectes. Je rentrais à l'heure du souper, ma mère, encore en robe de chambre, trouvait que j'avais pris du soleil, ça lui faisait plaisir.
On avait inscrit bébé dans une garderie en milieu familial. La dame nous avait avisé qu'elle aurait déménagé dans une maison voisine quand bébé commencerait à être gardé chez elle. Ça faisait dur, mal chauffé, ça sentait mauvais et je me suis rendu compte qu'elle laissait les enfants seuls avec sa mère qui ne comprenait rien de ce que je disais. Et j'ai vu cette chaise brisée avec une vis qui pointait. C'était fini. Je me sens encore mal aujourd'hui pour les quelques jours que fiston, et d'autres enfants, ont passés dans cette maison. J'ai appelé la proprio, engueulades etc. La garderie a fermé quelques semaines plus tard.
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